Plan
- Mises en garde importantes
- Pourquoi hydrater les parties génitales en cas de lichen scléreux ?
- C’est quoi « hydrater » ?
- Choisir en fonction du lichen scléreux vulvaire : naturel ou chimique?
- Un petit peu de vocabulaire (à lire par curiosité)
- Conseils d’application
- Les huiles/macérats et beurres végétaux
- L’aloe vera
- Pommades contenant des huiles minérales : pour ou contre ?
- Soins intimes/gynécologiques
- Soins réparateurs et oxyde de zinc
- Crèmes réparatrices et hydratantes
- Vitamine E (α-tocophérol)
- Produits à base d’acide hyaluronique
- En bref
- Cartes-résumé
Mises en garde importantes
Ce texte n’a pas fait l’objet d’une relecture par un spécialiste de la maladie. Demandez toujours l’avis à votre médecin. Prenez des précautions : faites un test du produit au creux du coude pour vérifier la réactivité de votre peau, lisez la notice du produit, prenez en compte qu’il n’existe aucun produit spécifiquement formulé pour le lichen scléro-atrophique (en France). En Italie, il existe une crème nommée Elage qui a été formulée spécialement pour le LS notamment à base d’huile végétale d’inca inchi.
L’idée est de regrouper les informations lues un peu partout : des informations sur l’hydratation pour des peaux saines/atopiques, des recommandations venant de médecins et d’associations de patients à propos du lichen scléreux atrophique ou de sécheresse vulvaire, des conseils de nos membres du groupe de soutien.
L’article sera le plus exhaustif possible afin que vous ayez toutes les clés pour faire votre choix. Il n’existe pas de solution parfaite. Un conseil, aussi bien-intentionné soit-il, reste un conseil d’une personne différente de vous. Et s’il y a bien une chose à retenir de nos échanges sur les groupes de soutien : nous sommes tous différents et aucun produit ne plait à l’unanimité.
À lire en parallèle : Comment bien appliquer les dermocorticoïdes ? et Hygiène intime et lichen scléreux.
Pourquoi hydrater les parties génitales en cas de lichen scléreux ?
Que ce soit à la télévision, dans les magazines, dans les publicités des laboratoires, à la pharmacie, il existe un discours « marketing cosmétique » très axé sur les besoins de la peau. La peau aurait besoin d’une hydratation par une crème ou un sérum ou du dernier produit à la mode. À l’inverse, certains prônent pour une auto-suffisance de la peau. La peau n’aurait besoin d’aucun produit et si on arrive à s’en passer pendant X temps, la peau redevient autonome. Il y a du vrai et du faux dans les deux discours. À la base la peau (saine) n’a pas forcément besoin de crème. La peau c’est un organe autonome qui s’autorégule. Elle n’est pas une espèce d’éponge, elle ne boit pas ce que vous lui donnez. Et inversement, elle ne va pas s’assécher si facilement. Et elle s’adapte et évolue (selon votre âge, les saisons, la pollution, différents facteurs).
Cependant, toutes les peaux ne sont pas égales. Certaines de par leur nature ou à cause d’une pathologie ont des besoins différents : protection, hydratation… En cas de maladie un coup de pouce extérieur est souvent recommandé. L’hydratation est par exemple la première des préventions en cas d’eczéma. Dans le cadre gynécologique, l’usage de crèmes est rarement recommandé sauf peut-être en cas de sécheresse intime – et encore car selon la cause de la sécheresse, il vaudrait mieux traiter la cause que la conséquence (déséquilibre hormonal, tabagisme, prise de médicaments, etc.). La sécheresse vaginale/vulvaire, résultant d’un déséquilibre du microbiote vaginal, est d’ailleurs une conséquence possible de pathologies comme l’eczéma ou le lichen scléreux (atrophique).
Le lichen scléreux est une maladie inflammatoire qui transforme la structure de la peau. L’hydratation apporte des bénéfices à des patients atteints de LS et pourrait aider en plus du traitement adéquat à diminuer les symptômes. Voici deux études allant dans ce sens :
- Une étude belge (2008), rapportée dans le guide du LS (2010) proposé par l’association des dermatologues britanniques.
- Une autre étude datant de 2011 rapportée par cette publication actualisant les connaissances sur le LS (datant de 2013).
Comme je vous l’expliquais dans l’article sur la façon de bien appliquer la cortisone, l’hydratation est une étape importante de vos soins. La cortisone « traite ». L’hydratation doit venir d’ailleurs.
Selon l’association italienne Lisclea l’hydratation est le premier conseil donné aux patients (le recours à la cortisone est moins systématique en Italie). Dans les pays francophones (car nous avons des femmes belges, canadiennes, suisses et françaises dans le groupe de soutien), ça va dépendre de l’expérience et des connaissances des professionnels de santé. Les médecins recommandent souvent des crèmes cicatrisantes plus qu’hydratantes. En Suisse et en Hollande, les associations de patients recommandent surtout des produits à base de vaseline. En bref, il n’existe pas de consensus international : ni sur la nécessité d’hydrater ni sur le produit à utiliser. Et si hydrater semble être une bonne idée, nous ne savons pas toujours quel produit utiliser.
C’est pour cette raison que je vais essayer d’être la plus exhaustive possible. Passons aux aspects pratiques et expliquons ce que veut dire « hydrater ».
C’est quoi « hydrater » ?
Pour résumer très rapidement, l’hydratation c’est deux choses :
- Hydrater de l’intérieur = boire de l’eau.
- Éviter que la peau ne se « déshydrate » ensuite en limitant la perte en eau et aider la peau à rester hydratée.
1. Boire de l’eau

On l’oublie si facilement… la première source d’hydratation c’est l’eau qu’on boit. Donc première étape, c’est de boire. Vous n’êtes pas un chameau. Buvez tout au long de la journée. C’est vital. Votre corps a besoin d’eau pour fonctionner ! Donc repérez les moments où vous avez soif et laissez de l’eau à disposition pour ne pas oublier de boire.
Si vous avez des difficultés il y a plusieurs astuces pour boire plus d’eau : un peu de citron pressé dans l’eau, du thé, des tisanes, des infusions de fruits, etc. Ça peut aider à prendre l’habitude de boire. Une gourde, une bouteille d’eau, un verre, une tasse, peu importe, veillez simplement à avoir accès à de l’eau le plus souvent possible.
En gros, le « fameux 1.5L » c’est un mythe mais ce n’est pas un mauvais mythe. Veillez à ne pas abuser de ce qui déshydrate au contraire comme l’alcool ou le café.
Quand doit-on boire ? Après/avant/pendant les repas : peu importe. Si vous voulez suivre des conseils de médecine chinoise ou de naturopathie et ne pas boire avant ou pendant ou après les repas (beaucoup trop de contradictions…), pas de soucis, mais buvez si vous avez soif.
Si vous êtes embêté la nuit de devoir vous relever pour uriner, limitez-vous le soir avant de dormir (voire quelques heures avant l’heure du coucher selon les personnes) et buvez des petites gorgées plutôt que des grands verres d’eau.
Ah oui, et je sais par expérience que le temps de travail (qui est quand même considérable dans une vie) est souvent contraignant de ce point de vue : manque de « pause pipi » ou moqueries des collègues qui n’urinent vraisemblablement qu’une fois par jour (ouille le système rénal). Trouvez des solutions, il en existe toujours (une collègue qui vous remplace, fermer un commerce 2 minutes, etc.).
Je le glisse par ici : se retenir d’uriner trop longtemps est déconseillé pour des périnées hypertoniques (vaginisme) ou dans le cas de cystites. Dans le cas d’un lichen scléreux vulvaire, il y a parfois des mauvaises habitudes qui s’installent (car certaines femmes ont mal et vont se retenir).
2. Ralentir la perte en eau de la peau

Pour ralentir la perte en eau et donc « hydrater » ou nourrir, vous pouvez utiliser différents types de produits pour créer une « pellicule protectrice » sur la peau. Protéger la peau c’est donc aussi l’hydrater car on empêche la déshydratation. C’est pour cette raison que des produits « gras » peuvent être à la fois protecteurs, nourrissants et « hydratants ».
En dermocosmétique, un hydratant c’est un produit qui augmente la teneur en eau de l’épiderme. La plupart n’agissent qu’en surface (hydratation des couches supérieures) et peuvent être comparées à des béquilles : indispensables et utiles mais ne remplacent pas une jambe. Hydrater c’est donc aussi apporter des « actifs » qui permettent d’attirer l’eau ou de la retenir de façon « chimique ». Chimique au sens interaction/fonctionnement et non pas « pétrochimie ».
Certains produits vont avoir plusieurs actions : une huile végétale protège, « hydrate » et apporte des actifs intéressants, le gel d’aloe vera (cosmétique) aurait plutôt des propriétés protectrices mais aussi « hydratantes » car il retient l’eau et en apporte. D’autres produits sont parfois des produits bruts ou des ingrédients : l’acide hyaluronique ou la vitamine E.
Dans le cas du lichen scléreux vulvaire, comment savoir s’il faut nourrir, protéger ou hydrater ? Les études à propos du lichen scléreux mentionnent l’utilisation de vitamine E, d’émollients, de crèmes hydratantes, de crèmes émollientes à base de vitamine E. Les études sont peu nombreuses sur le sujet et ne sont pas toutes solides. Il n’existe donc pas de conseils médicaux et scientifiquement approuvés.
Choisir en fonction du lichen scléreux vulvaire : naturel ou chimique?
Les adeptes du « naturel » apprécieront les produits bruts d’origine naturelle. Néanmoins, il peut être judicieux d’opter pour des émulsions (crème, mousse ou lait) tout en privilégiant des bonnes compositions.
D’ailleurs, si on aborde la question de la composition des produits industriels, ce ne sera jamais pour vous juger ou vous faire culpabiliser. Aucune crème ou pommade de l’industrie n’est parfaite, loin de là.
Qu’on soit pour ou contre le bio, les produits bio vont privilégier des ingrédients d’origine naturelle qui sont censés avoir une meilleure accointance avec la peau. Vous pouvez lire l’article sur les produits lavants pour avoir un topo sur les différents labels du bio. Personnellement, je fais dans le compromis (et je fais la plupart de mes soins faits maison, ce qui aide). Aucun produit n’est parfait encore une fois !
Dans l’industrie conventionnelle, les produits contiennent souvent des parfums (potentiellement allergènes), des huiles minérales (issues du pétrole) et d’autres produits synthétiques. Certains de ces ingrédients n’ont pas fait preuve de leur dangerosité tandis que d’autres sont sur des listes de suspects (cancérigènes potentiels, perturbateurs endocriniens…). Vous pouvez consulter le site de La vérité sur les cosmétiques qui est très bien fait pour vérifier les compositions de vos produits ainsi que celui de Beauté Test qui me semble assez clair. A contrario, des complexes chimiques synthétiques pourraient avoir une grande efficacité. Ainsi, je ne pense pas qu’il faille mélanger les arguments : être dans le naturel et le bio c’est un choix intéressant mais qui ne doit pas venir se heurter à celui d’un produit efficace et sain.
Les corticoïdes sont la seule ressource anti-inflammatoire en cas de phase aiguë de la maladie qui est inflammatoire et chronique – quant aux crèmes à employer en tant que « contour », pour hydrater et nourrir et maintenir l’élasticité de cette muqueuse, nous nécessitons de produits avec certains critères tout de même – une muqueuse reste une muqueuse : des corps très gras s’absorbent souvent mal et font effet de plâtre ou bien parfois peuvent rester en superficie car les crèmes très grasses et mal appliquées en marchant, créent une « friction » qui peut irriter – je pense que les crèmes dans notre condition sont importantes et je le vois bien sur notre groupe italien mais il faudrait demander à son médecin pour obtenir un résultat satisfaisant ou alors demander en pharmacie un produit applicable sur les muqueuses.
Présidente de l’association Lisclea, pour le lichen scléreux atrophique en Italie
Cet article vous donne des clefs pour comprendre et prendre des décisions en conscience. L’idée est de prendre en compte la nature particulière de la maladie : altération de la structure de la peau + atteinte de muqueuses. Vous faites comme vous pouvez, avec vos moyens financiers ou vos idées. Par ailleurs, le produit parfait c’est celui qui vous convient et qui vous plaît.

Je précise de nouveau que toutes les crèmes et autres produits cités n’ont pas fait l’objet d’études pour une application sur le lichen scléreux vulvaire. Il n’y a évidemment aucun placement de produit. Ce sont des produits utilisés par les patientes ou cités pour l’exemple.
Les produits que nous utilisons proviennent souvent de pharmacies ou de parapharmacies où l’on a demandé conseil. Certains produits peuvent se trouver sur des sites spécialisés évidemment (notamment pour les produits issus de la Slow Cosmétique que vous trouverez peut-être dans des enseignes « bio »). Demandez toujours l’avis d’un médecin qui connaît la pathologie.
Un petit peu de vocabulaire (à lire par curiosité)
Il existe beaucoup de termes différents que j’aimerais tenter (on va essayer !) de clarifier. Mais c’est une tâche compliquée notamment par les publicités qui utilisent les mots à tort et à travers.
Nourrir la peau c’est apporter des lipides. C’est recommandé surtout pour une peau sèche. Hydrater la peau c’est lui apporter de « l’eau » en permettant de la retenir et de l’attirer dans le meilleur des cas. On va hydrater des peaux déshydratées. On peut aussi nécessiter un produit hydratant et nourrissant. Pour le lichen scléreux vulvaire, il n’y a pas de données qui viennent faire pencher la balance en faveur de l’un ou l’autre.
Pour en savoir plus sur le fonctionnement de la peau, je vous recommande de lire Julien Kaibeck : Adoptez la slow cosmétique.
Baume, crème, lotion, gel, lait, mousse : il s’agit de textures ou plutôt de formes galéniques. On choisit la forme galénique selon son envie, son type de peau et l’effet recherché. C’est donc plus ou moins riche et gras : une lotion est plus aqueuse qu’un baume qui est plus riche. Aucune indication pour le lichen scléreux : chaque « pays » a ses préférences. La forme galénique d’un produit influence la pénétration des actifs.
- Un baume (ou une pommade) est un produit composé essentiellement d’une phase grasse et donc d’huile. Il peut y avoir des actifs mais pas d’eau (ou très peu).
- Une crème est un entre-deux assez connu.
- Une lotion ou un gel ou encore une mousse : des formes moins connues et assez légères.
Une émulsion c’est un mélange d’une phase huileuse et d’une phase aqueuse grâce à un émulsifiant ou une cire (car sinon les deux ne se mélangent pas). Il peut s’agir d’une crème, d’une mousse ou d’un lait et plus rarement d’un baume ou d’une pommade. La composition des émulsions correspondent davantage à la définition de soins « hydratants » :
- de l’eau ;
- des agents protecteurs qui empêchent l’évaporation de l’eau et assouplissent la peau comme les filmogènes et émollients (exemple : huiles végétales) ;
- un émulsifiant, une cire ou un liant (souvent filmogènes également) ;
- des ingrédients humectants qui « attirent » l’eau vers l’intérieur de la peau (exemples : la glycérine, le miel, l’aloe vera, l’acide hyaluronique).
- en bonus : des actifs anti-inflammatoires, apaisants, etc.
On distingue donc les produits qui sont filmogènes et souvent huileux (huiles végétales, baumes, pommades mais aussi l’aloe vera qui n’est pas huileux) des produits humectants ou émollients et des produits composés d’eau. Les premiers protègent et enferment la peau ; les autres font la même chose et apportent une aide supplémentaire pour « hydrater ».
Je vais donc vous parler de différents produits. Certains sont bruts, d’autres sont des mélanges. Certains sont naturels, d’autres issues de la chimie (ce qui n’est pas forcément négatif). Certains sont des émulsions, d’autres non. Il y a des émollients et des produits filmogènes. Il y a des produits qui ont plusieurs propriétés. Certains comportent naturellement des actifs intéressants.
Je ne mentionnerai pas les produits à base d’hormones. Les hormones sont souvent apportées localement par des crèmes. Elles auraient pu être abordées ici. Cependant, l’utilisation des hormones doit se voir avec votre médecin (il s’agit tout de même d’un médicament) et en fonction de votre cas (ménopause, déséquilibre hormonal, sécheresse vulvaire, etc.). Il s’agit néanmoins d’une possibilité à envisager mais qui reste très spécifique et qui n’est donc pas un « hydratant ». Enfin, vis-à-vis du lichen scléreux vulvaire, l’usage des hormones est discuté.

Conseils d’application
Tout d’abord, testez votre réaction cutanée au produit en étalant une noisette au creux du coude (allergie ou irritation). Si dans les heures qui suivent il n’y a aucune réaction c’est déjà bon signe.
Certains produits sont irritants au niveau de l’urètre et à l’entrée du vagin (les produits huileux peuvent couler en plus). L’huile végétale utilisée en tant que lubrifiant par exemple ou l’acide hyaluronique qui peut brûler chez certaines personnes. La plupart des gens réagissent bien. Mais ça ne coûte rien de faire un test préalable pour vérifier.
Demandez toujours son avis à votre spécialiste (voire à plusieurs si vous avez un doute). Si vous appliquez une crème « traitante » sans cortisone (car il existe des crèmes cicatrisantes et réparatrices, des crèmes à base d’hormones sur prescription médicale ou des crèmes homologuées comme des médicaments), mieux vaut vérifier s’il y a des zones d’applications et des restrictions. Par découlement, mieux vaut se renseigner sur les zones à « crémer » quelle que soit la composition du produit.
Essayez de ne pas mettre trop de produits sur des zones qui n’en ont pas besoin et de ne pas mettre trop de produit tout court (il n’y a pas de produit qui fonctionne mieux en en mettant plus). Par exemple, sur vestibule et à l’entrée du vagin, pas besoin de crème cicatrisante si pas de blessure et inversement pas besoin d’acide hyaluronique sur le pubis. Je grossis le trait pour que vous compreniez.
Si vous avez une érosion ou une fissure, mieux vaut limiter précisément la pose de la crème cicatrisante à cet endroit.
Soyez régulière quitte à devoir dans un premier temps vous faire un planning pour alterner correctement avec le dermocorticoïde topique. Tout ne va pas capoter si vous oubliez 1 jour sur deux mais tentez de tenir le rythme. La constance est de mise avec ce type de pathologies.
Pour autant, tenez compte de l’évolution de la maladie. Par exemple, si vous êtes en rémission, un entretien régulier peut être bien mais vous n’avez plus forcément besoin de crèmes cicatrisantes tandis qu’en cas de démangeaisons vous pourriez privilégier la cicatrisation et les crèmes apaisantes.
La plupart des soins demandent d’être massés pour bien pénétrer la peau. Il ne suffit pas de mettre une couche d’un produit et basta. C’est même déconseillé parfois. Même en 30 secondes on peut étaler correctement une crème sans y passer 10 minutes.

Par ailleurs, le massage contribue à maintenir ou retrouver l’élasticité de la peau et de la muqueuse.
En savoir plus à ce sujet avec l’article Thérapie manuelle du lichen scléreux.
Si vous évitez justement de masser ou toucher, vous pouvez lire l’article Être en amitié avec soi-même (image de soi). Peut-être que ça vous aidera à avoir moins peur de prendre le miroir ou de masser votre vulve.
Les parties intimes sont constituées de peau et de muqueuse (et semi-muqueuse). Ce sont des parties fragiles habituellement et qui sont très susceptibles à cause du lichen scléreux. Donc quand vous mettez un soin soyez douce. Vous n’êtes pas en sucre mais un peu de douceur sur cette zone c’est toujours bienvenu. Si vous avez mal, masser du bout des doigts (avec la pulpe), n’appuyez pas trop fort et n’y passez pas 3/4 d’heures pour ne pas irriter inutilement. Douceur et juste mesure.
N’en profitez pas pour vous gratter si vous avez des démangeaisons. C’est tentant – du moins pour celles d’entre nous qui avons ce symptôme. Tentez plutôt des techniques de l’article Apaiser la douleur, la sensation de feu ou les démangeaisons. Sachez qu’une hydratation régulière pourrait vous aider si le produit est approprié.
Les huiles/macérats et beurres végétaux
Les huiles végétales c’est du gras qui va créer un espèce de film pour que la peau ait moins de « pertes d’eau ». Il y a plusieurs possibilités : beurres végétaux comme le beurre de karité et huiles, coco, jojoba, germe de blé, inca inchi (ou sacha inchi), etc. Certaines huiles végétales ont des propriétés anti-inflammatoires notamment (calendula ou inca inchi). Il y a une grande variété d’huiles végétales et de quoi contenter tout le monde.

L’association Lisclea a partagé un très bon article sur le sujet des huiles végétales. Grâce à la traduction automatique (tutoriel ici) vous pouvez lire l’article qui est en italien. Le principal conseil est le suivant : « trop c’est trop« . Les huiles végétales ce serait l’hydratation idéale mais il ne faut pas trop en mettre. Il se pourrait en effet qu’un produit trop gras ou appliqué en trop grande quantité empêche le bon fonctionnement de la peau (l’empêche de respirer). En l’occurrence, quelques gouttes à une cuillère à café, selon la taille de la zone concernée et la nature de l’huile. De plus, en massant l’huile vous évitez de laisser une couche épaisse d’huile !
[…] pour tirer le meilleur parti des VO, il convient de distinguer les spécificités de chacune. Ce n’est pas un hasard si dans le cadre de la cosmétique, les VO sont classés notamment sur la base de leur « indice comédogène », c’est-à-dire de leur tendance à obstruer les canaux sébacés, à favoriser la formation de comédons et à nourrir leurs processus inflammatoires. Ils vont de valeurs élevées pour l’huile végétale de germe de blé et de coco ou le beurre de cacao à des indices comédogènes presque nuls pour les huiles d’argan et le beurre de karité.
Dr Rossi, article sur les huiles végétales de Lisclea
Il y a donc pour simplifier des huiles plus riches que d’autres : certaines sont « sèches » (jojoba ou pépin de raisin) et d’autres sont plus grasses et pourraient donc être occlusives.
Le beurre de karité (Butyrospermum parkii) est probablement occlusif pour sa part mais il aurait de grandes vertus pour des dermatites : il contient notamment de la vitamine E et des actifs naturels anti-inflammatoires. Pour le cas de l’huile de coco qui est très prisée : cette « huile » est comédogène. Néanmoins, des études sont en cours pour aussi démontrer son efficacité possible contre candida albicans (une des bactéries responsables de mycoses vaginales). Aucun de ces deux produits n’a fait l’objet d’une utilisation pour le lichen scléreux.
Voici une liste fournie par Oleassence des indices comédogène de certaines huiles. À savoir que la conservation des huiles a un impact sur leur qualité et sur l’indice comédogène (ne pas les laisser rancir, les conserver à l’abri de l’humidité et de la lumière et certaines au réfrigérateur).
Ainsi, le Dr Rossi recommande les huiles d’inca inchi, de kukui, de nigelle, d’argan. Et quelques gouttes peuvent suffire. Personnellement j’ai testé de nombreuses huiles et mes préférées c’était : nigelle, inca inchi (qui fait partie de la crème Elage utilisée pour le LS en Italie) et macérât de calendula (la fleur de souci est mise à macérer dans de l’huile de tournesol donc non comédogène). Mais il y a aussi l’huile d’onagre, très souvent recommandée, le macérat de millepertuis (qui a vraiment prouvé ses bienfaits via des études scientifiques), l’avocat, la cameline, l’amande douce.
Vous pourrez trouver ces produits en parapharmacie, en pharmacie, en boutique bio et sur des sites spécialisés. Il ne doit y avoir qu’un seul ingrédient dans la composition (pas de conservateurs ou de parfums ajoutés).
À propos de la formule huileuse de Weleda pour masser le périnée. Il y a des huiles essentielles et on ne sait pas lesquelles ni en quelle quantité. Personnellement, je m’abstiendrais.
Ensuite, même s’il s’agit d’un produit vaginal vous pouvez utiliser des ovules d’huile végétale d’onagre ou de calendula par exemple. L’huile qui s’écoulera viendrait aussi « hydrater » la vulve. C’est un conseil qu’on retrouve souvent de la part des sages-femmes. C’est à vérifier avec votre médecin comme toujours car en cas de grossesse, de cancer du sein ou d’épilepsie, ce serait déconseillé. Je n’ai cependant pas trouvé d’informations sur l’intérêt pour un lichen scléreux.
L’aloe vera

L’aloe vera dont nous parlons est Aloe Vera (Barbadensis Miller). Je parle bien d’un produit cosmétique et non pas du « jus » à boire.
Un produit simple et d’origine naturelle (1 seul ingrédient ou presque). Comme vu précédemment, l’aloe vera éveille un intérêt pour une application sur la peau de façon générale depuis plusieurs années. On lui attribue beaucoup de vertus (parfois non prouvées). Comme il se conserve souvent au frais et qu’il s’utilise en gel, ça pourrait être apaisant en cas de « feu » (attention, ce n’est pas prouvé pour le lichen scléreux vulvaire). Il fait même l’objet d’études pour le lichen plan. Certaines personnes n’apprécient pas le côté « mouillé » du gel.
Les recherches suggèrent que l’aloe vera aiderait à la cicatrisation et à réduire l’inflammation. Mais tout cela est encore en cours d’investigation. Et aucune étude ne porte sur son utilisation pour un lichen scléreux vulvaire à ma connaissance.
Le souci de l’aloe vera c’est qu’il a un effet tenseur (il « repulpe ») et donc il va tirailler un petit peu une fois séché. Mais il peut-être très intéressant à tester car il serait à la fois filmogène et actif cicatrisant.
Encore une fois, privilégier une composition la plus simple possible (Aloe Barbadensis). En général, l’aloe vera est mélangé à de la gomme xanthane pour gélifier le jus d’aloe et un conservateur. J’utilise personnellement celui de Pur Aloé depuis des années pour différents usages (en parapharmacie ou en magasin bio). Je le trouve très bien mais il existe d’autres choix.
Une utilisation avec une huile végétale pourrait être intéressante pour éviter l’effet « tenseur » et « garder » l’aloe vera grâce aux gras de l’huile. Vous pourriez tester un mélange des deux fait dans vos mains propres en mélangeant à 50/50 les deux ou en trouvant votre propre formulation.

Pommades contenant des huiles minérales : pour ou contre ?
Un corps gras peut être d’origine végétale, animale ou pétrochimique. Il peut donc y avoir des crèmes ou des baumes faits à base d’huiles minérales (pétrochimie).
Pour le lichen scléreux atrophique, ce qui importe selon moi c’est d’avoir un produit qui sera utile (qui « hydrate ») et qui ne sera pas dangereux. Je souhaite utiliser un soin qui ne crée pas une inflammation supplémentaire ou une réaction cutanée comme une allergie. Adepte du naturel, j’ai toujours critiqué les huiles minérales car elles sont issues du pétrole sans chercher à comprendre si elles ont un intérêt. Pour moi, les huiles végétales suffisent très bien et sont bien plus intéressantes. Mais est-ce le cas également pour la zone génitale atteinte par un lichen scléreux ? J’ai voulu creuser la question en apprenant que les associations de lichen scléreux de différents pays sont opposées sur cette question.
L’association suisse et l’association hollandaise semblent privilégier les produits à base d’huiles minérales dont la vaseline et la paraffine. Les patients qui suivent leurs recommandations utiliseraient donc plutôt des produits gras à la fois pour l’entretien et aussi en cas de « poussée » de lichen. Comme nous l’avons vu plus haut, l’association italienne recommande plutôt des huiles végétales légères et dont les propriétés sont intéressantes. Ainsi, même les associations de patients ne sont pas d’accord. Il faut retenir qu’il n’y a pas de données tangibles à propos du lichen scléreux sauf les retours des patients.
Alors pour ou contre ?
Les huiles végétales ne seraient pas assez grasses/occlusives contrairement aux huiles minérales.
À l’inverse, les huiles minérales pourraient empêcher le bon fonctionnement de la peau (trop occlusif) et seraient même irritants (avec l’action mécanique du frottement quand on marche par exemple) selon l’association italienne. Les huiles végétales ne seraient pas assez « occlusives » mais plus « respirantes ».
Sur la question de l’occlusif (entre trop occlusif et pas assez) : est-ce que la peau et les muqueuses des zones génitales « respirent » vraiment ? Il est généralement admis que les huiles minérales ne sont pas aussi comédogènes qu’on le pense. Selon un dermatologue consulté à ce sujet, il n’est pas possible de dire avec affirmation que les zones génitales ont besoin de respirer et la muqueuse ne fait pas de bouton (comédons) en réaction à un produit occlusif comme une huile minérale.
Les onguents protègent la peau de l’eau chlorée, de l’urine ou de la transpiration grâce à un film protecteur.
Que les associations suisse et hollandaise utilisent les baumes/pommades/onguents pour protéger est logique. En effet, beaucoup d’entre nous ont remarqué que l’urine, la transpiration ou l’eau chlorée peuvent créer des irritations. Dans les Conseils généraux, je vous explique qu’un corps très gras peut justement vous permettre de vous protéger de l’eau de piscine.
Un baume à base d’huiles minérales ou végétales peut être intéressant pour faire un pansement occlusif en cas de baignade ou pour faire passer des actifs (la forme galénique d’un produit influence la pénétration des actifs).
Les onguents assoupliraient la peau également.
En effet, les huiles minérales seraient de bons émollients. Tout comme une huile végétale a priori.
Mais qu’elles les recommandent aussi pour « assouplir » en lieu et place d’huiles végétales peut être discuté : est-ce qu’utiliser un produit issu de la pétrochimie pour le lichen scléreux est vraiment intéressant ? Ce n’est pas une question rhétorique, je me la pose vraiment.
Mais une huile minérale n’apporte rien.
Contrairement aux huiles végétales, les huiles minérales n’auraient pas d’intérêt « nutritif ». Les huiles végétales auraient des propriétés supplémentaires grâce aux molécules actives des plantes.
Les propriétés de certaines huiles ont bien été étudiées et prouvées (le millepertuis par exemple).
Les huiles minérales c’est du pétrole alors que les huiles végétales c’est naturel.
Premier point, un produit naturel peut aussi créer des réactions cutanées. En dehors des questions écologiques que ça peut soulever, les huiles minérales sont des produits très contrôlés pour être très stables. Je rappelle que certains lubrifiants sont à base d’huiles minérales.
Actuellement, les autorités disent qu’il n’y a pas de preuves de risque en cas d’application sur la peau et d’ingestion.
Les huiles minérales ont un effet de courte durée et n’aident pas la peau à être autonome.
Dès qu’on arrêterait les applications, la peau redeviendrait aussi déshydratée qu’avant. Mais est-ce que le problème induit par lichen scléreux est pour autant contrecarré par une huile végétale ? Est-ce que l’arrêt de l’application d’un hydratant quel qu’il soit n’est pas dommage en cas de LS ? C’est vraiment une question que je me pose.
Pour ou contre alors ? Je vous laisse décider. Néanmoins, vous avez aussi la possibilité de demander l’avis de votre médecin spécialiste du lichen scléreux.
Certains produits cités ci-dessous sont issus de la pétrochimie (huiles minérales), d’autres en contiennent un peu, et enfin certains sont simplement très gras et peuvent contenir notamment de la lanoline (graisse de laine, d’origine animale). La lanoline peut provoquer des réactions cutanées chez certaines personnes.
Il y a la pommade de calendula de Boiron (vaseline, lanoline) conseillée à la base pour des gerçures et des crevasses de la peau. Dans le même genre il y a Homéoplasmine (vaseline, officiellement déconseillée pour les muqueuses). Il existe aussi Cicaderma de Boiron. À savoir, elles sont toutes les trois en vente libre mais sont des médicaments homéopathiques. Tout comme la pommade de Weleda Hippophae Rhamnoides à base d’argousier (huile végétale et lanoline).
Une des membres du groupe de soutien utilise un baume spécialement formulé pour les tatouages nommé Hustle Butter. La composition ressemble à un baume qu’on pourrait faire soi-même : des ingrédients naturels. Le « défaut » de ce produit c’est qu’il contient de l’huile essentielle de menthe qui n’est pas conseillée en application sur muqueuses (les proportions sont inconnues). La formulation reste cependant intéressante car elle allie des huiles et de l’aloe vera et de la vitamine E.
Il existe le Soin intime Deumavan (nature) : il est censé imiter le film hydrolipidique de la peau et est formulé expressément pour les muqueuses (dont la zone anale) des hommes et des femmes. La marque explique que leur produit permet à la peau de « s’auto-réparer » sous le film protecteur du produit.
Soins intimes/gynécologiques
En termes de produits conçus spécifiquement pour les parties intimes peu de marques proposent des produits dont la composition est « naturelle ». Il y a bien souvent des parfums (comme si c’était un endroit à parfumer ?). La mention « intime » n’est d’ailleurs pas un signe que c’est approprié pour un lichen scléreux atrophique. D’ailleurs, vous pouvez lire dans l’article sur les produits lavants que les mentions de ces produits sont parfois discutables.
Je n’ai rien de spécial à vous recommander, simplement vous pouvez essayer et demander avis à votre spécialiste. En vrac voici quelques marques : Saugella (elle a un retour favorable de la part d’un membre du groupe), Saforelle, Hydralin, Ménophytéa, Rogé Cavaillès, Jaïlys.
Pour autant, on verra que dans les produits cités ensuite, certains sont formulés pour convenir aussi aux muqueuses intimes. Faut-il choisir un produit expressément fabriqué pour une application sur des muqueuses ? Notamment sur les muqueuses génitales ? C’est une très bonne question qui rejoint un petit peu le débat sur les huiles minérales : c’est la question d’un soin occlusif ou non ou dont le pH est indiqué ou non.
Certaines personnes vous diront qu’il ne faut pas utiliser un soin sur les zones génitales s’il n’a pas été créé pour les muqueuses. Les mêmes vont pour autant vous recommander des produits à base d’huiles minérales. Et enfin la question du pH est assez complexe mais nous en avons parlé dans l’article Hygiène intime et lichen scléreux (à savoir que le pH d’un produit sans eau est forcément neutre).
Soins réparateurs et oxyde de zinc

Ce ne sont donc pas des produits d’entretien mais à utiliser intelligemment selon l’état de votre peau afin de la protéger et de la réparer. Ce serait donc plutôt pour un usage ponctuel et ciblé. Encore une fois, il n’existe pas de produits faits spécialement pour le lichen scléreux.
VEA zinco est une crème/pâte à base d’oxyde de zinc. L’oxyde de zinc est très utilisé dans la dermocosmétique (et autorisé en bio) car il a des propriétés antibactérienne et cicatrisante. Pour ma part, je trouve ce produit très bien mais assez pâteux. Je lui préfère la crème change bébé de Biolane plus légère et facile à étaler. Depuis cette crème n’existe plus sous ce nom mais peut-être plutôt sous celui de « crème nourrissante et hydratante ». Vu que l’oxyde de zinc est très utilisé pour les érythèmes fessiers des bébés on peut lui faire confiance pour protéger et cicatriser mais ça reste assez occlusif et légèrement asséchant (c’est un produit utilisé notamment pour les soins de protection solaire).
Cicalfate de Avène, souvent recommandée par les dermatologues et les gynécologues, est également à base d’oxyde de zinc. Elle est moins dosée donc plus facile à étaler que les précédentes. Elle a l’avantage d’être directement formulée pour la peau et les muqueuses externes. Elle a globalement de très bons retours des femmes du groupe de soutien.
Crèmes réparatrices et hydratantes
Voici des crèmes formulées pour le visage et/ou le corps sans mention d’un usage gynécologique (sauf contre-indication de ma part) et qui n’ont pas été fabriquées pour le lichen scléreux. Demandez l’avis à votre médecin avant de les acheter et de les tester. Ces crèmes sont utilisées par des membres du groupe de soutien. Elles ont été conseillées par un dermatologue ou choisies en pharmacie par les femmes elles-mêmes.
Il y a la crème homéopathique de Boiron au calendula (encore une fois homologuée comme médicament en vente libre). Elle est recommandée pour les irritations en premier lieu mais pas pour les muqueuses. Cette mousse est très agréable à étaler mais elle contient du parfum. Elle a des retours mitigés (brûlure pour certaines femmes et sensation d’hydratation pour d’autres sans apaisement pour autant).
Les crèmes Weleda au calendula et skin food ne sont donc pas formulées pour la zone intime. La première qui a une réputation un peu « green » n’est pas dénuée de parfum (même si c’est aux huiles essentielles). La texture très riche et collante en fait un soin difficile à étaler et pas très adapté.
Eucerin AtopiControl crème calmante intensive est une crème conçue pour les peaux atopiques (eczéma) en cas de démangeaisons. Une femme du groupe de soutien a donné un retour positif en expliquant qu’il y a un effet brûlure/picotement passager et ensuite un soulagement des démangeaisons.
Pour les canadiennes, une des membres du groupe utilise la crème Eczederm Protection recommandée pour les peaux sèches et les rougeurs (c’est la première de la page – sans cortisone).
La crème Glaxal Base est une possibilité pour les habitants du Canada. Elle n’est pas fabriquée pour les muqueuses mais pour des peaux eczémateuses ou du psoriasis.
A-derma propose plusieurs soins différents. Epitheliale A.H ULTRA et Dermalibour + sont deux crèmes composées pour le corps et visage mais aussi muqueuses externes/zone intime externe. Dermalibour + serait difficile à appliquer car épaisse mais soulagerait efficacement.
Cicabio de Bioderma n’est pas formulée pour les muqueuses. Elle a des retours mitigés : pas d’effet apaisant et sensations de brûlure chez certaines femmes. Elle est considérée parfois comme trop « aqueuse ».
Cicaplast baume B5 n’est pas faite pour les muqueuses. Elle a un retour positif d’une femme du groupe. Elle aurait un effet apaisant durable.
Bariéderm de Uriage a eu un bon retour d’une femme du groupe. Elle n’est pas formulée pour les muqueuses.
Il y a les crèmes du laboratoire Oemine. Il en existe une crème hydratante pour peaux sèches P.S.O. Topique dont la composition est très intéressante puisque dénuée de matières issues de la pétrochimie. Elle contient cependant des huiles essentielles. Elle est formulée à la base pour le psoriasis. Ils ont aussi la crème Eczébio qui ne contient pas d’huiles essentielles. La marque dit qu’elle peut être utilisée sur tout le corps même les parties les plus sensibles. La première crème a un retour positif d’une femme du groupe. Elle calmerait bien les démangeaisons et les sensations de brûlure.
Enfin, si vous avez la possibilité, il existe les soins Elage, spécialement formulés en Italie pour le lichen scléreux génital. La crème a de bons retours sur le groupe italien même si elle ne convient pas à tout le monde. Elle existe avec plusieurs textures (une plus riche et une plus légère).
Vitamine E (α-tocophérol)
VEA Olio est un soin composé de vitamine E naturellement présente dans nos tissus (Tocophéryl Acétate). C’est un actif très puissant en tant qu’antioxydant. Il pourrait être très utile pour réparer et cicatriser (même si la marque dit elle-même que ce n’est pas prouvé). Cependant, sous cette forme « Olio » il a d’assez mauvais retours de la part des femmes car la vitamine E est collante et difficile à étaler.
Son intérêt cicatrisant est d’être pure mais vous pouvez l’utilisez diluée dans une huile végétale. D’ailleurs, pure elle pourrait être irritante. Elle fait partie par ailleurs de la composition de beaucoup de soins (Deumavan, la crème Elage en Italie, etc.).
Sinon, le VEA lipogel semble plus simple à utiliser. Ces produits pourraient être utiliser en tant que cicatrisant et « hydratant » notamment le lipogel.
La vitamine E est naturellement présente dans le beurre de karité et certaines huiles végétales (comme celle d’inca inchi).
Produits à base d’acide hyaluronique

Dans le même genre que les ovules certains produits peuvent être utilisés en intravaginal ou en crème une à plusieurs fois dans la semaine comme Mucogyne, Cicatridine ou Monasens. Il s’agit d’hydratant à base d’acide hyaluronique.
C’est un actif naturellement présent dans notre peau et qu’on retrouve souvent dans les soins intimes.
[l’acide hyaluronique] assouplira l’épiderme car [elle] va capter de l’humidité à la surface de la peau et ainsi l’hydrater superficiellement. […] Dans un produit cosmétique qu’on applique sur la peau par contre, l’effet repulpant est limité à l’épiderme de surface. […] Il peut en effet être une vraie solution pour les peaux matures déshydratées, et il apporte quelque chose à la peau qu’une huile végétale ne peut pas faire, et que le gel d’aloe vera fait bien mais de façon plus temporaire.
Slow Cosmétique
L’acide hyaluronique donne une sensation de brûlure à certaines femmes. Ce n’est cependant pas la majorité des cas.
Mucogyne et Monasens sont utilisables comme lubrifiants à action prolongée selon leurs présentations (ils sèchent moins vite que de simples lubrifiants à l’eau). Sont vendues également des ovules comme celles de Cicatridine. Pour ces trois produits on a donc une application vaginale.
Il existe aussi des crèmes qui sont composées d’acide hyaluronique comme Hydra7 Intimate du laboratoire Synphonat. Elle a un retour mitigé sur le groupe. Une femme trouvait que l’effet apaisant en cas de démangeaisons n’était pas présent (mais elle n’est pas vendue pour ça). Mise à jour septembre 2020 : la crème n’est plus fabriquée et le laboratoire Synphonat va proposer à la place le produit MEMBRASIN vaginal vitality cream qui pourrait être utilisé en intravaginal.
Ialuset est une crème médicament qui est recommandé pour la cicatrisation. Attention il existe une version de cette crème qui contient un antibiotique donc qui n’est pas du tout indiqué pour le LS.
Il y a aussi Melicare gel cicatrisant de Melipharm, un produit à base de miel (aux propriétés hydratantes naturelles) et d’acide hyaluronique. Il est conseillé pour les crevasses des seins ou encore les plaies du périnée (le miel serait naturellement antiseptique). C’est un produit dit « curatif » comparé à leur autre produit plus gras Melicare baume protecteur. Le baume a un retour plus positif que le gel car il est plus facile à faire fondre (le miel peut cristalliser par endroits).
En application locale ou intravaginale, l’acide hyaluronique est souvent recommandé en cas de sécheresse vulvaire et/ou vaginale notamment à la place ou en complément d’hormones.
Il existe des injections d’acide hyaluronique (potentiellement pour la sécheresse vaginale) qui vont aller plus loin que l’hydratation des couches supérieures de la peau. J’ai cru comprendre que l’atteinte de la peau atteinte par le LS implique une altération de la présence de l’acide hyaluronique (qui est naturellement présente dans la peau). Si vous avez un spécialiste avec qui vous voulez parler de tester les injections, il serait intéressant de lui soumettre cette étude au préalable pour voir ce qu’il en pense. En attendant, ce petit témoignage rigolo pourra vous en dire un peu plus sur les injections.
En bref
- Buvez de l’eau tout au long de la journée par petites gorgées.
- Si vous souhaitez apporter un coup de pouce à la peau – ce qui semble recommandé avec le lichen scléreux – vous pouvez opter pour :
- Quelques gouttes bien massées d’huile végétale (de préférence des huiles non occlusives comme argan, inca inchi, nigelle, calendula qui sont riches en actifs intéressants).
- Vous pouvez aussi tester l’aloe vera, les produits à base d’acide hyaluronique, les capsules intravaginales d’huile végétale, différentes crèmes et tester les pommades à base d’huiles minérales.
- Certains produits semblent aider à cicatriser, à réparer la peau ou à la protéger de l’eau chlorée, de l’urine ou de la sueur.
- Testez et faites comme vous le sentez mais n’oubliez pas de prendre en compte que le lichen scléreux induit des soins particuliers !
- Vous pouvez réfléchir à votre opinion sur des compositions à base d’huiles minérales, de lanoline, d’huiles essentielles mais aussi à la question de la « formulation pour muqueuses » ou la « formulation pour application génitale ».
- Demandez toujours l’avis à votre médecin et lisez bien les précautions d’application données dans cet article.
- N’oubliez pas que l’entretien de la peau se fait en parallèle de votre traitement et ne le remplacerait pas et qu’une bonne hygiène est importante.
Je serais ravie d’avoir des retours supplémentaires de votre part en commentaires. Si vous avez envie de conseiller un autre produit ou de partager vos conseils sur l’hydratation, allez-y !
Portez-vous bien.
Est ce que creme hydratante avec ceramides peut convenir
Bonjour, Hélas je ne connais pas ce type de crèmes. Le mieux est de voir avec votre spécialiste et de vérifier également si les céramides sont compatibles avec la muqueuse par exemple.
Bonjour Lilie,
Avez-vous essayé la crème italienne Elage?
Je lis sur lla bouteille qu’elle contient du parfum? ( mention de Perfume (Fragrance))
Est-ce bien le produit suivant?
https://www.amazon.fr/Sanamedica-Group-srl-Elage-Cr%C3%A8me/dp/B08MV339JH
Merci de votre aide
Bonjour, jamais utilisée mais sur le groupe d’entraide italien elle a beaucoup de bons retours.
Bonjour, je vous remercie d’avoir publié un article aussi complet.
Vous écrivez ceci : « Encore une fois, privilégier une composition la plus simple possible (Aloe Barbadensis). En général, l’aloe vera est mélangé à de la gomme xanthane pour gélifier le jus d’aloe et un conservateur. J’utilise personnellement celui de Pur Aloé depuis des années pour différents usages (en parapharmacie ou en magasin bio). Je le trouve très bien mais il existe d’autres choix. »
Il se trouve que moi aussi, j’utilise le gel d’Aloé Vera PUR ALOE, A BOIRE et je me demande si c’est celui-ci que vous utilisez sur les muqueuses vaginales car j’aimerais essayer sur mon lichen plan vaginal.
Votre réponse me serait très précieuse, j’espère que vous voudrez bien m’en donner une.
D’avance je vous remercie
Belle journée
Anne