C’est un incontournable : avec quoi laver les parties génitales ? Quel produit utiliser ? Est-ce que l’eau suffit ?
Plan
- Introduction
- Un petit mot sur le microbiote vaginal
- Conseils généraux pour l’hygiène intime
- Juste de l’eau ?
- La question du pH
- Est-il vraiment utile de prendre en compte le pH ?
- La composition
- Prendre en compte le lichen scléreux
- Quelques produits pour vous guider dans votre choix
- Petits conseils
- Enfance, menstruation, grossesse et ménopause : les prendre en compte ?
- Les autres produits « d’hygiène intime »
- En bref
Introduction
Le lichen scléreux est une maladie qui affecte les parties intimes. Il convient donc de prendre grand soin de cette zone : être doux, utiliser des produits adaptés. Les conseils sont valables pour des personnes sans lichen scléreux mais sont d’autant plus importants pour nous.
Ces informations proviennent de diverses lectures dont le livre Prenez soin de votre microbiote vaginal de Bohbot et Etienne publié aux éditions Marabout et de discussions avec des spécialistes.
Il n’existe pas de conseils propres au LS dans la littérature. La seule chose que nous pouvons présumer c’est que la peau étant déjà en étant inflammatoire, il faut le prendre en compte.
La plupart des conseils sont valables pour les femmes et les hommes. Il y a quelques conseils pour les enfants et des périodes de la vie de la femme (grossesse, menstruation, ménopause).
Un petit mot sur le microbiote vaginal
Le sexe de la femme est composé (en gros) de la vulve et du vagin. L’ouverture sur le vagin se nomme le vestibule. Cet ensemble vit sous le « joug » de la flore microbienne appelée microbiote vaginal. La flore du vagin est composée de lactobacilles, des bactéries protectrices qui font la loi pour que les bactéries pathogènes (naturellement présentes ou ramenées de l’extérieur) ne puissent pas s’installer trop confortablement. En cas de mycose, la levure du candida albicans (la plus connue pour être à l’origine de mycose) qui est déjà présente dans le vagin, va s’installer et proliférer sans que la flore vaginale puisse trop se battre si elle est déséquilibrée. Il en va de même en cas d’infection la gardnerella vaginalis étant la bactérie la plus commune créant une vaginose.
En savoir plus sur le lichen et les mycoses/infections avec l’article Lichen scléreux, mycoses et infections (pertes vaginales).
Une hygiène excessive et une hygiène vaginale (totalement inutile puisque le vagin est auto-nettoyant) peuvent causer des déséquilibres. D’où la nécessité de ne pas trop se laver, de ne pas abuser de produits antiseptiques inutiles (en dehors d’infections et de prescription médicale), de ne pas utiliser des produits trop agressifs.
Le microbiote vaginal participe à la bonne hydratation des parties génitales. Une flore déséquilibrée peut être à l’origine d’un inconfort.
Le microbiote vaginal serait déséquilibré par le tabagisme mais aussi la prise d’antibiotiques mais aussi par des variations hormonales.
Je vous recommande sur ce sujet la lecture de Prenez soin de votre microbiote vaginal de Bohbot et Etienne.
Conseils généraux pour l’hygiène intime
Nettoyage d’avant en arrière pour ne pas prendre le risque de ramener des bactéries de la zone anale dans les parties intimes. Ce conseil est très important en retour de couches mais aussi pour toutes les autres périodes. C’est très important de sensibiliser les enfants sur ce point dès tout petits.
Il faut être doux, comme pour les soins, comme pour tout. Il ne sert à rien de frotter, de récurer ou de fouetter (non je plaisante là). Pour sécher, car il faut bien sécher, soyez tout en douceur également. En cas de lésions ou de plaies, tamponnez doucement.
N’utilisez pas le pommeau de douche directement à même les parties : les jets décapent trop.
Le gant de toilette n’est pas une bonne idée car il est un bon petit nid pour que prolifèrent des bactéries dont on ne veut pas sur la vulve.
Une à deux douche(s) par jour grand maximum. Une fois par jour suffit largement. Il faut apprendre à être plus tolérant avec les poils, les odeurs et les sécrétions. D’après la sage-femme Héléna Collot, une étude aurait même montré qu’une douche par semaine suffirait à réguler la flore intime (pour que les bactéries à potentiel pathogène soient régulées).
Se laver plusieurs fois par jour pour calmer les démangeaisons dues au LS n’est pas recommandé car l’eau même seule assèche et modifie le pH de la muqueuse. Éventuellement vous pourriez utiliser un linge propre gorgé d’eau froide pour appliquer en tapotant ou une poche de gel emballée dans un linge propre. Je comprends qu’on puisse être soulagée par les douches froides mais ce n’est pas du tout recommandé.
Les lavages excessifs déséquilibrent la flore vaginale et peuvent occasionner des soucis chez certaines femmes (mycoses, infections).
Quand vous avez une infection (en plus du lichen) ou une mycose, ça ne sert à rien de laver plus.
Il faut toujours bien rincer les produits lavants à l’eau. Utilisez une eau tiède chaude : pas trop chaude pour ne pas irriter la peau.
Si vous utilisez un produit, il ne faut pas le mettre à l’intérieur de la vulve, mais seulement en surface.
Les hommes non circoncis doivent décalotter délicatement le gland et laver à l’eau douce. Cela n’est pas valable pour les petits garçons. Cette pratique est décriée depuis des années.
D’ailleurs, comme pour leurs soins, la toilette intime des enfants peut être faite en autonomie très tôt (dès 4 ans).
N’hésitez pas à demander son avis à votre spécialiste et/ou au pédiatre. Le gynécologue, la sage-femme ou le dermatologue ont souvent des produits à recommander. Ils prendront en compte votre demande et votre terrain.
Juste de l’eau ?
Aucun produit lavant ?! Oui c’est possible. Vous pouvez vous contenter de rincer à l’eau. Le vagin est auto-nettoyant, il ne faut donc absolument pas laver à l’intérieur (ni avec les doigts ni avec la douche ni avec une poire).
En savoir plus sur les pertes vaginales avec l’article Lichen scléreux, mycoses et infections (pertes vaginales).
La vulve, elle, ne se nettoie pas toute seule mais n’a pas forcément besoin d’être récurée.
Selon certains médecins et spécialistes, on ne lave pas nos mains sans savon et la vulve c’est pareil. Mais la vulve n’est pas en contact avec autre chose que la flore microbienne. Même si oui, il faut la laver, elle ne nécessite pas un lavage comme une partie du corps aussi exposée que nos mains.
Il faut noter cependant que contrairement à une idée reçue, laver à l’eau n’est pas moins perturbant pour la muqueuse car l’eau pourrait être desséchante et le pH de l’eau est alcalin (surtout si elle est calcaire). Ainsi, laver à l’eau ne vous exempte pas des avertissements contre le lavage trop fréquent.
Une petite note en passant sur l’hygiène après avoir uriné/être allé(e) à la selle. De nombreuses patient(e)s atteint(e)s de LS sont incommodé(e)s par l’urine qui peut brûler sur les lésions du LS. L’essuyage au coton jetable semble plus doux que le papier toilette. Vous pouvez même tamponner avec un coton légèrement humidifié soit d’eau soit d’un hydrolat tout doux. Après les selles, certaines personnes préfèrent faire une courte douche pour ne pas être incommodée par l’essuyage parfois agressif. Si cela ne rajoute pas une énième douche dans votre journée, pourquoi pas ?
En savoir plus sur ce sujet (urine/selle) avec l’article Conseils généraux.
La question du pH
Le pH c’est le potentiel hydrogène d’un milieu. Celui-ci indique si un milieu est acide, neutre ou basique. Le pH de la peau est variable selon les zones du corps. Respecter le pH de la peau permettrait de ne pas l’agresser et de prendre en compte le film hydrolipidique pour qu’il protège la peau efficacement.
L’eau du robinet/de la douche serait plutôt alcaline. C’est pour cela que l’eau du robinet assècherait la peau.
Le pH des hydrolats (qu’on peut utiliser en tamponnant) varie selon la plante distillée.
En savoir plus sur les hydrolats avec l’article Conseils généraux.
Pour celles qui veulent utiliser un produit lavant, il y a plusieurs écoles : le produit intime conçu pour respecter le pH de la flore (en sachant que celui-ci varie énormément au cours du cycle chez une femme non ménopausée et selon s’il y a une infection ou une mycose aussi) et le produit doux qui sert au corps et à l’hygiène intime (généralement avec un pH physiologique donc globalement adapté).
Si le produit intime ne spécifie pas de pH et mentionne un pH physiologique c’est censé être un pH adapté à la peau. Sinon certains précisent la valeur du pH. Égale ou inférieur à 5,5 c’est acide. Au-dessus de 7/8 c’est plutôt alcalin/basique.
La prise en compte du pH est très discutée. Certains avançant l’idée que c’est purement marketing tandis que d’autres expliquent que le pH a beau s’autoréguler il n’en demeure pas moins qu’un pH alcalin/basique (celui des savons durs comme celui de Marseille) n’est pas adapté à toutes les situations de la vie de la femme.
Nous allons prendre tous les points de vue pour vous donner les clés pour que vous décidiez seule. Cette décision par ailleurs n’a pas besoin d’être définitive. Elle peut être flexible et être dans le compromis.
Est-il vraiment utile de prendre en compte le pH ?
Périnée Bien Aimé, l’association de sages-femmes a publié sur sa page instagram et sur sa page facebook un topo sur l’hygiène intime. Je vous recommande la lecture de leurs posts – toujours instructifs.
Elles expliquent qu’il n’y a pas de véritable réglementation de la mention « intime » ni de la notion de « testé sous contrôle gynécologique » sur les soins lavants (pour le pH et la composition). Il faut de plus faire attention aux labels, greenwashing et fausses mentions : pour les soins lavants, les crèmes, la lessive…
Une étude nommée Les habitudes d’hygiène intime des femmes enceintes, le fruit du travail de la sage-femme Héléna Collot, explique quant à elle que les produits dits intimes n’ont pas une composition ou un pH bien différent des produits classiques et qu’étant plus coûteux, leur recommandation ne paraît pas indispensable.
De plus, le pH de la zone génitale de la femme n’est pas fixe car comme vous le savez sûrement les lèvres externes s’apparentent à de la peau, ensuite il y a ce qu’on appelle de la semi-muqueuse et de la muqueuse. Tout ce petit monde ne vit pas sous le même soleil et sous le même pH !
Le conseil de Périnée Bien Aimé est donc de partir sur un pH acide en cas d’infection et un pH plus basique en cas de mycose mais en dehors de ces pathologies, un pH physiologique conviendrait très bien. Attention, trop laver même en cas de pathologies ne sert à rien, au contraire !
La composition
Il est très compliqué avec toutes les données à prendre en compte sur le pH de donner une composition idéale vu qu’il n’existe pas vraiment de produit idéal : solide, liquide, huile lavante, etc.
Il peut être utile de prendre en compte le fabricant. Si c’est un laboratoire qui travaille dans le domaine de la dermocosmétique et qui est spécialisé dans les soins pour peaux atopiques… ou si c’est une grande marque qui fait des parfums, des savons et des crèmes vendus en supermarché : ce n’est pas la même chose.
Parmi des laboratoires connus il y a Avène, La Roche-Posay mais aussi des moins connus comme Oemine.
Industriels de la parapharmacie ou non, on se pose parfois des questions sur la composition des produits lavants. Il existe des tensioactifs plus ou moins doux (le sodium laureth sulfate est souvent considéré comme étant agressif). Il peut y avoir une montagne d’actifs abracadabrante et d’autres actifs intéressants mais dont la quantité est négligeable. Il peut y avoir des parfums, même naturels. Bref, la composition parfaite est difficile à trouver et c’est parfois une recherche sans fin dont on se passerait bien. On peut alors se tourner soit vers des produits qui ont fait leurs « preuves » (grands laboratoires) soit opter pour des compositions labellisées (voir ci-dessous).
Si vous souhaitez adopter un produit avec une composition « écologique » (ce qui ne signifie pas nécessairement qu’elle est plus respectueuse de la peau), vous pouvez vous servir de ces sites : Slow Cosmétique, Julien Kaibeck (auteur de nombreux ouvrages sur la dermocosmétique naturelle), La vérité sur les cosmétiques…
Prendre connaissance des labels pourrait être intéressant pour ne pas tomber dans le fameux « greenwashing » et les fausses mentions.
Enfin, le lien entre BIO et écologique et « sain » est discutable. Vous pouvez bien entendu partir du principe que « plus naturel » = plus respectueux de la peau mais le naturel n’est pas exempt de produits allergisants (de parfum à base d’huiles essentielles) et de possibles réactions cutanées.
Vous pouvez aussi demander l’avis à un pharmacien mais sachez qu’une pharmacie est aussi un lieu de vente et donc de placement de produits.
Vous pouvez utiliser des sites d’avis pour avoir des retours des consommateurs eux-mêmes : le site Beauté Test par exemple.
Prendre en compte le lichen scléreux
Donc on a vu que prendre en compte le pH est utile s’il y a mycose ou infection. On a vu aussi qu’il y a des compositions plus ou moins discutable selon les produits et les personnes concernées. On va essayer de se faire une opinion plus aboutie par rapport au LS.
Les femmes qui n’ont pas de lichen scléreux ou dont le LS n’est pas en phase active peuvent éventuellement se contenter du même produit pour le corps et l’hygiène intime (même si ce n’est pas recommandé s’il s’agit d’un savon ou gel douche banal).
Notre peau et notre muqueuse sont plus fragiles et réactives qu’une peau et une muqueuse sans pathologie. Le terrain inflammatoire est déjà là, il vaut mieux éviter d’en rajouter une couche.
Il est donc plus logique de ne pas utiliser le gel douche ou le savon du supermarché pour la zone intime.
Les savons classiques peuvent être desséchants (le savon de Marseille a un pH trop basique notamment).
Comme nous venons de le voir vous pourriez utiliser un produit intime avec un pH physiologique ou légèrement acide ou basique (tant qu’il n’y a pas de mycose ou d’infection).
Évitez les produits avec des parfums qui peuvent être irritants et allergisants (même des parfums naturels).
Vous pouvez sinon utiliser des pains sans savon aussi appelés des syndets. Leur pH est proche de celui de la peau et donc physiologique. Ils sont conseillés pour les peaux atopiques en général et même si la composition de certains n’est pas idéale, il y a quand même l’idée d’un produit non agressif et utilisable à la fois pour le corps et l’hygiène intime.
Libre à vous de tester les savons saponifiés à froid (de préférence des savons sans parfums, non exfoliants et sans ajout de couleur) mais ils peuvent être un peu agressifs pour cette zone (certaines femmes du groupe de soutien en sont très contentes). Le pH des savons saponifiés à froid n’est pas (forcément) celui recommandé mais encore une fois, si vous êtes bien avec un savon SAF, c’est vous qui le savez mieux que nous !
Quelques produits pour vous guider dans votre choix
Parmi les produits utilisés par les patientes elles-mêmes, certains ne correspondent pas aux conseils donnés ci-dessus mais je souhaite être impartiale :
- Parmi les savons intimes : savon de Cattier Gynéa, soin d’hygiène intime Omum, gel intime C’Bio du laboratoire Gravier, VEA intimo… Franchement, vous connaissez les autres marques mais leur composition laisse vraiment à désirer. Rien en vous empêche cependant de vous tourner vers elles.
- Des soins dermatologiques pour la peau qui peuvent aussi convenir en bas / les savons sans savon : l’huile lavante Xeracalm d’Avène, pain dermatologique A-derma, pain Cetaphil, soin lavant Cicaplast…
- Des savons industriels comme le pain Dove.
- Des savons saponifiés à froid : chez un savonnier ou une savonnière comme le savon « bébé » de la savonnerie des Acacias.
Vous pouvez acheter ces produits en pharmacie, en parapharmacie, sur des sites internets qui vendent des produits BIO ou en magasin bio, sur les sites des laboratoires, sur le site Slow Cosmétique …
Petits conseils
Vous pouvez très bien opter pour plusieurs produits différents en alternance.
Vous pouvez aussi faire des tests. Un mois avec tel produit ou une semaine avec tel autre.
Vous pouvez envisager d’utiliser un produit lavant en alternance avec de l’eau. Ou utiliser un produit lavant seulement si vous avez appliqué un soin gras que vous souhaitez rincer correctement. Certaines crèmes ou pommades sont difficiles à laver sans savon. Je préconise d’y songer en amont et de ne pas abuser de ces crèmes pour ne pas avoir à laver pendant 10 minutes (celles à l’oxyde de zinc notamment peuvent être appliquée seulement sur les érosions et non pas sur toute la vulve).
Si vous avez des soucis gynéco récurrents et/ou que le LS est difficile à vivre, s’interroger sur nos habitudes d’hygiène peut être intéressant. Se remettre en question demande parfois beaucoup d’efforts. On était habitué à un produit ou à une habitude et on ne veut pas en changer. Je comprends. Mais considérez que cela pourrait être temporaire, que vous pourriez réutiliser votre produit préféré plus tard ou qu’il n’a pas forcément les bénéfices que vous lui accordez.
Une habitude n’est pas forcément bonne ou mauvaise dans l’absolu. Elle peut être à remettre en question pour une période temporaire bien particulière car elle n’est alors plus adaptée. Cela ne veut pas dire que vous ne pourrez plus jamais reprendre cette pratique.
Le lichen fonctionnerait par phases, le cycle menstruel est aussi un continuel enchaînement de phase, la vie de la femme également (puberté jusque ménopause). La vie n’est pas un long fleuve tranquille pourrait être un bon indicateur pour se dire que parfois il vaut mieux prendre en compte le fait qu’on n’a pas besoin/envie de la même chose tous les jours.
Enfance, menstruation, grossesse et ménopause : les prendre en compte ?
Comme pour une femme non ménopausée il n’existe pas de vérité toute faite pour l’hygiène des enfants, durant la grossesse ou durant la ménopause.
Il existe des produits intimes dédiés aux petites filles. Il n’y a a priori pas de raison de les privilégier plus qu’un syndet sauf si vous êtes partisan(e) des produits intimes à la base. Certains vont les dire plus hydratants que ceux dédiés aux adultes mais au vu de ce que nous avons expliqué plus haut quant à l’absence de réglementation pour les soins intimes… Faut-il s’y fier ? Certains spécialistes disent qu’avoir un produit dédié à l’hygiène intime peut permettre d’entamer la discussion avec la petite fille.
La flore des petites filles est plus fragile que celle des adultes. Il faut donc d’autant plus leur inculquer les indications que vous avez lues : lavage d’avant en arrière, douceur, séchage complet et doux, bien rincer si produit utilisé.
Il n’existe pas de produit recommandé pour l’hygiène des petits garçons à ma connaissance (on voit bien là un argument en faveur du marketing, les femmes étant les plus grandes clientes des produits dermocosmétiques). Comme dit plus haut, il ne faut pas décalotter le sexe du petit garçon pour son hygiène intime avant un certain âge. Cette pratique est d’ailleurs très très discutée et plutôt déconseillée actuellement.
Les menstruations, les règles, ne nécessitent une hygiène différente.
En savoir plus avec l’article Hygiène menstruelle (et culotte de règles).
Durant la grossesse, il faudrait choisir des produits exemptes de perturbateurs endocriniens (parabène notamment). Après l’accouchement, il est possible que vous ayez un nettoyage spécifique avec des antiseptiques. Il faut veiller à bien rincer et sécher doucement. Ensuite, des produits lavants doux et hydratants sont conseillés.
La ménopause (déclarée après un an d’absence de règles), voire la préménopause, amènent une variation des hormones assez conséquente. Ces variations influencent la flore vaginale (le pH devient moins acide et plus propice à des infections) et peuvent induire de l’atrophie/sécheresse vaginale et vulvaire. La toilette à l’eau est d’autant plus discutée (l’eau seule assècherait). Il vaudrait mieux privilégier un produit très hydratant. Et possiblement se tourner vers des produits pas trop alcalins s’il y a des risques d’infections.
On peut s’interroger sur ce qu’est un produit lavant et hydratant car cela semble plutôt paradoxal. On peut prendre en compte le fait que le produit ne sera pas trop agressif, qu’il respectera le pH et donc le film hydrolipidique et qu’il sera enrichi en huiles et en actifs doux et émollients.
En savoir plus sur l’hydratation avec l’article Avec quoi hydrater ?
Les autres produits « d’hygiène intime »
N’utilisez pas (ou très anecdotiquement) de lingettes jetables (nettoyantes). C’est trop irritant pour cette zone fragile. Selon Jean-Marc Bohbot, auteur de Prenez soin de votre microbiote vaginal, les lingettes seraient à préférer à une toilette simple à l’eau tant que ça reste anecdotique. Cela ne s’applique pas forcément à des peaux aussi spéciales que la nôtre.
Les lingettes antiseptiques sont proscrites sauf pour les femmes en post-accouchement sur conseil du médecin ou sur prescription médicale.
Évitez aussi les parfums intimes et autres produits intimes inutiles et irritants. Aucun produit intime n’est utile : déodorant, poudre, lingettes, sprays, etc. Certaines études suggèrent que l’usage de ces produits externes aurait un impact sur la flore vaginale via la flore du vestibule.
L’épilation est un sujet controversé dont la délibération ne doit être faite que par vous. Sachez cependant que les poils ont une action protectrice contre les germes extérieurs. Les produits utilisés pour l’épilation peuvent aussi avoir un rôle allergisant ou inflammatoire. Vous êtes libre de choisir cependant prenez en compte l’effet mécanique un peu agressif et la composition des produits éventuellement utilisés pouvant être inflammatoires. En cas de poussée de lichen scléreux, peut-être vaut-il mieux s’abstenir d’enquiquiner la zone. Aucune donnée probante n’existe. Reste l’expérience aléatoire des femmes à ce sujet et parfois le lichen scléreux empêche tout bonnement de continuer cette pratique tandis qu’à l’inverse certaines femmes restent à l’aise avec. L’épilation de l’homme ne semble pas poser de problème si le lichen est sur le gland ou le prépuce.
Les probiotiques sont déconseillés s’il n’y a pas de déséquilibre de la flore avéré. Pour les choisir, vous avez le Santé et Nutrition qui a fait un article assez complet et sinon le livre Prenez soin de votre microbiote vaginal de Bohbot et Etienne. Des études sont en cours pour démontrer l’utilité des probiotiques après un traitement antibiotique : il est possible que les probiotiques ralentissent la récupération d’une flore normale en y ajoutant des souches pas forcément présentes naturellement. Néanmoins, en cas de flore déséquilibrée, l’usage de probiotiques pourrait être une vraie aide extérieure.
Il vaut mieux éviter l’automédication tant qu’il n’y a pas un prélèvement qui prouve la présence d’une pathologie car ce sont des produits agressifs qui perturbent la flore intime et qui sont totalement inutiles s’il n’y a pas de soucis.
En bref
Le vagin est « auto-nettoyant » donc on n’y touche pas. La vulve non. Mais ce n’est pas « sale » et on ne « nettoie » ni une infection, ni une mycose ni une maladie donc ça ne sert à rien de trop laver.
L’eau claire peut suffire de manière générale mais utiliser sporadiquement un soit lavant ou même à chaque douche est possible aussi. Il existe des recommandations mais ce qui compte c’est aussi vous ce que vous avez envie de faire ou non.
Parmi les produits vers lesquels vous pouvez vous tourner : des syndets ou savons sans savon ou des gels lavants intimes.
Il peut être intéressant de prendre en compte le pH, la composition et tout simplement de faire des compromis et/ou alterner avec plusieurs soins lavants.
Il restera important de bien hydrater après la douche : Avec quoi hydrater ?
Dites-nous en commentaire si vous avez des astuces, des produits que vous recommandez, des recettes de soins lavant maison à partager.
Portez-vous bien !